Méthode de valorisation d’une start-up : comparatif et conseils

Dans cet article

Vous souhaitez évaluer votre entreprise ?

Comment savoir combien vaut réellement votre start-up ? Si vous préparez une levée de fonds, cherchez à convaincre des investisseurs ou simplement à mieux piloter votre stratégie, la méthode de valorisation d’une start-up devient un enjeu central. Mais face à la diversité des approches – Berkus, Scorecard, DCF, comparables, Venture Capital… – comment choisir celle qui colle à votre réalité ? Dans cet article, nous passons au crible les principales méthodes, leurs atouts, leurs limites et les contextes dans lesquels les utiliser efficacement. 

Panorama des méthodes de valorisation d’une start-up

Toutes les start-ups ne se ressemblent pas. Certaines n’ont encore généré aucun chiffre d’affaires, d’autres amorcent une belle croissance. C’est pourquoi il n’existe pas une seule méthode de valorisation, mais plusieurs approches complémentaires, à choisir selon votre stade de développement. Commençons par les plus pertinentes aux premières étapes de vie d’une start-up.

A. Méthodes qualitatives (early stage, peu ou pas de CA)

Quand une start-up n’a pas encore de revenus récurrents, la valorisation repose moins sur des chiffres que sur le potentiel. C’est ici que les méthodes qualitatives prennent tout leur sens. Elles s’appuient sur des critères non financiers : vision, exécution, équipe…

La méthode Berkus : miser sur le potentiel

Créée par l’investisseur Dave Berkus, cette méthode attribue une valeur à cinq critères fondamentaux :

  • L’idée ou la technologie développée
  • Le prototype ou MVP disponible
  • La qualité de l’équipe fondatrice
  • Les partenariats stratégiques établis
  • Les premières ventes (ou canaux de distribution en place)

👉 Chaque critère peut recevoir une valorisation allant jusqu’à 500 000 €, pour un total maximal de 2,5 millions d’euros.

✅ Pourquoi l’utiliser ?
Simple, rapide à appliquer, elle est idéale en phase pré-produit ou pré-revenus.

⚠️ Limite à connaître :
Son principal défaut reste la subjectivité. Chaque investisseur peut évaluer les critères différemment, ce qui peut entraîner des écarts significatifs.

La méthode Scorecard : benchmarker pour mieux juger

Très populaire auprès des business angels, la méthode Scorecard consiste à comparer votre start-up à d’autres deals récents dans votre région ou secteur. Elle repose sur un système de pondération des critères clés, comme :

CritèrePondération (%)
Équipe fondatrice30 %
Taille de l’opportunité marché25 %
Produit / technologie15 %
Concurrence10 %
Besoin en financement / scalabilité10 %
Marketing / partenariats10 %

💡 Exemple concret :
Si la valorisation moyenne dans votre secteur est de 1M€ et que votre start-up est jugée 10 % supérieure à cette moyenne selon les pondérations ci-dessus, sa valorisation estimée atteindra 1,1 M€.

✅ Atout principal :
Cette méthode introduit une logique comparative rassurante pour les investisseurs.

⚠️ À surveiller :
La pertinence des benchmarks : une mauvaise sélection de comparables fausse tout.

La méthode Risk Factor Summation : ajuster selon les risques

Moins connue mais redoutablement précise, cette méthode part d’une valorisation de base (souvent celle issue d’une Scorecard) que l’on ajuste en fonction de 12 facteurs de risque :

  • Risques liés au management
  • Risques financiers
  • Risques technologiques
  • Risques juridiques
  • Risques liés à la concurrence, etc.

Chaque facteur est noté de –2 à +2 (défavorable à très favorable), avec une incidence chiffrée sur la valorisation finale (généralement par tranche de 250 000 €).

B. Méthodes quantitatives (start-ups générant des revenus)

Une fois votre start-up lancée, avec des revenus récurrents (MVP commercialisé, traction marché, MRR/ARR…), les investisseurs attendent des bases objectives et chiffrées. Les méthodes quantitatives prennent ici le relais, avec des calculs plus robustes basés sur vos performances économiques.

Méthode des comparables : s’appuyer sur les références du marché

C’est la méthode reine des levées de fonds en Série A et au-delà. Elle consiste à identifier des entreprises similaires — par secteur, modèle économique, zone géographique et stade de développement — et à appliquer leurs multiples de valorisation à votre propre business.

Parmi les multiples les plus utilisés :

  • Multiple de chiffre d’affaires (CA)
  • Multiple d’EBITDA (pour les sociétés plus matures)
  • Multiple d’ARR (particulièrement en SaaS)

Exemple :
Une start-up SaaS réalisant 400 000 € d’ARR, dans un secteur où la moyenne est de 6x l’ARR, peut prétendre à une valorisation de 2,4 M€.

✅ Avantage clé :
Elle permet d’objectiver la discussion et s’appuie sur des données de marché solides.

⚠️ Ce qu’il faut cadrer :
Chaque secteur a ses propres références. Un multiple de 4x en Foodtech ne vaudra pas un 12x en Greentech. Il est essentiel d’avoir des benchmarks actualisés.

Méthode DCF : valorisation par les flux de trésorerie futurs

La méthode DCF (Discounted Cash Flow) repose sur une logique simple : une entreprise vaut la somme des bénéfices futurs qu’elle générera, actualisée à aujourd’hui.

Elle nécessite :

  • Une prévision des flux de trésorerie sur 3 à 5 ans
  • Un taux d’actualisation (souvent entre 20 % et 35 % selon le risque)
  • Un calcul de valeur terminale (à l’horizon de sortie)

Exemple :
Votre start-up prévoit un EBITDA cumulé de 500 000 € sur 3 ans, et une valeur terminale estimée à 1,5 M€. Avec un taux d’actualisation de 25 %, la valeur actualisée obtenue est de environ 1,3 M€.

✅ Pour qui ?
Parfaite pour les scale-ups ou les projets avec forte visibilité financière.

⚠️ À éviter si :
Vous n’avez pas encore de revenus ou un historique solide — les projections seraient alors trop spéculatives.

Méthode Venture Capital : valoriser à partir du retour attendu

Les fonds VC raisonnent en taux de retour sur investissement. La valorisation se déduit à rebours : part du capital demandée et objectif de sortie fixent la valeur actuelle.

💡 Exemple :
Un VC souhaite 5x son investissement de 1 M€ dans 5 ans, avec une part de 20 %. La valorisation post-money à la sortie devrait être de 5 M€, donc votre valorisation actuelle serait de 1 M€ / 20 % = 5 M€, moins la décote liée aux préférences de liquidation, clauses anti-dilution, etc.

✅ Atout majeur :
C’est la méthode la plus utilisée par les investisseurs en série A/B.

⚠️ Pièges fréquents :
Ne pas intégrer les droits préférentiels du pacte (BSPCE, liquidation préférée) peut vous amener à surévaluer la valeur réelle pour les fondateurs.

C. Méthodes alternatives ou hybrides

Certaines situations sortent des sentiers battus. Si votre start-up détient des actifs tangibles (brevets, IP, immobilier…) ou si vous êtes en phase ultra-early, d’autres approches peuvent s’avérer très utiles.

Méthode patrimoniale : valoriser les actifs concrets

Rarement utilisée pour les start-ups classiques, cette méthode consiste à calculer la valeur nette des actifs (brevets, machines, capitaux propres, immobilier…) moins les dettes.

Exemple :
Une biotech possédant un brevet valorisé à 800 000 € et des équipements à 200 000 €, avec 150 000 € de dettes, obtient une valorisation de 850 000 €.

✅ À envisager si :
Votre valeur repose fortement sur un portefeuille de brevets, une IP défendable ou un actif technologique spécifique.

⚠️ Inadaptée si :
Votre modèle est 100 % digital ou encore immatériel (cas de la majorité des early SaaS).

Méthode du besoin en financement : partir de vos besoins réels

C’est la plus pragmatique des approches early stage. Elle consiste à partir du montant que vous souhaitez lever, puis à en déduire la valorisation post-money, selon la part que vous êtes prêt à céder.

Exemple :
Vous avez besoin de 400 000 € pour atteindre votre prochain jalon, et êtes prêt à céder 20 % du capital. Cela implique une valorisation post-money de 2 M€, et donc une pré-money de 1,6 M€.

✅ Ultra pertinente pour :
Structurer vos premiers pitchs investisseurs, notamment en pré-seed.

⚠️ Ne pas oublier :
Elle ne reflète pas votre valeur intrinsèque, mais une logique de négociation. À combiner avec une méthode qualitative pour donner du poids au discours.

Quelle méthode choisir ?

Vous l’avez vu : il n’existe pas de méthode unique pour valoriser une start-up, mais un ensemble d’outils à adapter selon votre niveau de maturité, vos objectifs et vos interlocuteurs. Alors comment faire le bon choix, sans tomber dans l’improvisation ?

Choisir selon le stade de développement

Voici un tableau comparatif pour vous orienter simplement selon l’avancement de votre start-up :

Stade de la start-upMéthodes recommandéesPourquoi ces méthodes ?
Idée / Pré-produitBerkus, Scorecard, Besoin en financementPas ou peu de données financières, forte incertitude, besoin de valorisation narrative
Prototype / Premiers testsScorecard, Risk Factor SummationDébut d’exécution, validation partielle, évaluation des risques plus fine
Early revenues / SeedComparables, Scorecard, Méthode VC (préliminaire)Premiers indicateurs économiques, possibilité de benchmark, valorisation semi-quantitative
Série A / CroissanceComparables, Méthode VC, DCFTraction validée, visibilité sur les flux futurs, attentes financières des investisseurs
Série B et plusDCF, Comparables, Patrimoniale (si actifs significatifs)Business model établi, structuration financière solide, valorisation fondée sur la performance

Exemple de parcours de valorisation réaliste

Un même projet peut évoluer avec le temps. Voici un scénario type d’évolution :

  • Pré-seed : valorisation via la méthode Berkus, centrée sur l’équipe et l’idée
  • Seed : passage à la Scorecard, avec comparaisons locales et sectorielles
  • Série A : adoption des comparables pour ancrer le discours dans les standards marché
  • Série B : intégration d’une méthode DCF pour convaincre des investisseurs institutionnels

Chaque étape vous fait passer d’une valorisation basée sur l’espoir à une valorisation fondée sur la preuve. Et ce glissement progressif est exactement ce que recherchent les investisseurs.

Cas pratiques

La théorie ne suffit pas. Pour choisir la bonne méthode de valorisation d’une start-up, rien ne vaut des exemples concrets, basés sur des cas réels ou inspirés de dossiers observés sur le terrain. Voici trois situations types pour vous aider à vous projeter.

Cas 1 : Start-up en phase pré-produit — Méthode Scorecard

Contexte
Lucie lance une application mobile pour lutter contre la sédentarité. Elle dispose d’un prototype fonctionnel, d’une équipe complémentaire et d’un début de communauté sur LinkedIn… mais aucun chiffre d’affaires.

Approche choisie :
➡️ Méthode Scorecard avec un benchmark régional sur des deals pre-seed.

Extrait de pondération :

CritèrePondérationNote vs moyennePondération ajustée
Équipe30 %+10 %+3 %
Marché / opportunité25 %0 %0 %
Produit / Tech15 %+20 %+3 %
Marketing / Partenariats10 %–10 %–1 %
Concurrence10 %–10 %–1 %
Besoin de financement10 %0 %0 %
Total ajustement+4 %

➡️ Valorisation moyenne régionale : 800 000 €
➡️ Valorisation ajustée : 832 000 €

💡 Conseil : la méthode Scorecard est idéale pour structurer un pitch deck en pré-seed, sans tomber dans la surévaluation.

Cas 2 : Start-up SaaS avec traction — Comparables + DCF

Contexte
Yanis a lancé une solution SaaS B2B pour les professionnels du bâtiment. Il affiche 40 000 € de MRR, une croissance mensuelle de 8 % et une équipe de 12 personnes.

Approche mixte :

  • Comparables marché SaaS (ARR x 5 à 7 selon le secteur)
  • Projection DCF sur 3 ans avec taux d’actualisation à 25 %

Calcul rapide :

  • ARR = 480 000 €
  • Multiple retenu : 6x2,88 M€
  • DCF sur flux futurs nets = 2,7 M€

➡️ Moyenne des deux approches : environ 2,8 M€

💡 Conseil : combiner méthodes DCF et comparables renforce la crédibilité auprès des VC — surtout en Série A ou lors de bridge rounds.

Cas 3 : Série A avec objectif ambitieux — Méthode Venture Capital

Contexte
Sarah veut lever 2 M€ auprès d’un fonds qui vise un multiple de sortie de 5x en 5 ans, pour une part de 25 %.

Calcul VC classique :

  1. Objectif de sortie : 2 M€ x 5 = 10 M€
  2. Si 25 % du capital = 10 M€, alors la valorisation post-money aujourd’hui = 10 M€
  3. Valorisation pré-money = 8 M€

💡 Conseil : attention aux clauses préférentielles du pacte d’actionnaires, qui peuvent impacter le retour réel des fondateurs. La méthode VC nécessite une bonne négociation, pas seulement des bons chiffres.

Les erreurs fréquentes à éviter

Valoriser sa start-up, c’est séduire des investisseurs… sans tomber dans l’illusion ou l’approximation. Et pourtant, la plupart des dossiers que nous voyons chaque semaine chez Linkera souffrent des mêmes erreurs récurrentes. Bonne nouvelle : elles sont faciles à corriger… si on les identifie à temps.

❌ 1. Se baser uniquement sur son intuition

Penser que sa start-up « vaut au moins un million » parce que l’idée est géniale ou que des concurrents ont levé plus : c’est une erreur classique, mais risquée. Une valorisation non justifiée décrédibilise immédiatement votre discours et vous ferme des portes.

👉 Corriger ça : appuyez toujours votre valorisation sur au moins une méthode reconnue. Même en pré-seed, un raisonnement Berkus ou Scorecard vaut mieux qu’un chiffre sorti du chapeau.

❌ 2. Prendre les multiples de l’industrie sans les adapter

Oui, un multiple d’ARR de 10x peut exister dans la Fintech… mais pour des acteurs en hypercroissance, avec des metrics solides. Appliquer mécaniquement ces multiples à votre start-up sans les pondérer selon votre profil réel est un raccourci dangereux.

👉 Corriger ça : contextualisez les comparables. Tenez compte de la taille du marché, du churn, du coût d’acquisition client (CAC), du profil d’équipe… Et ajustez vos hypothèses en conséquence.

❌ 3. Surévaluer pour “impressionner”

Surévaluer votre entreprise pour éviter une dilution trop forte ou pour « jouer la négociation » revient souvent à se tirer une balle dans le pied. Cela freine l’intérêt, suscite la méfiance, voire bloque totalement un deal.

👉 Corriger ça : visez une valorisation ambitieuse mais défendable. Si un investisseur vous pose la question : « Comment êtes-vous arrivé à ce chiffre ? », vous devez pouvoir dérouler un raisonnement structuré… et logique.

❌ 4. Ne pas justifier sa valorisation auprès des investisseurs

Même si votre chiffre est cohérent, l’absence d’explication est un frein majeur. Trop de porteurs de projets ajoutent une ligne « valorisation : 3 M€ » dans leur deck, sans annexe, sans hypothèse, sans outil.

👉 Corriger ça : intégrez un slide spécifique dans votre pitch deck : méthode utilisée, données-clés, simulations. Si vous êtes sur Linkera, vous pouvez aussi joindre votre modèle de valorisation en annexe.

❌ 5. Oublier les effets de dilution ou les clauses du pacte

Beaucoup oublient que la valorisation n’est pas tout. Ce qui compte vraiment, c’est la valeur captée par les fondateurs à la sortie. Si vous acceptez une valorisation flat avec des clauses anti-dilution, des préférences liquides ou des ratchets, vous pouvez tout perdre à l’exit.

👉 Corriger ça : intégrez la lecture juridique dès les premières discussions. Sur Linkera, nos experts vous accompagnent sur ce volet pour éviter les pièges fréquents du pacte d’actionnaires.

💡 À retenir : une valorisation réussie, ce n’est pas juste un chiffre. C’est une démonstration stratégique, structurée et crédible, adaptée à votre stade d’avancement… et au profil des investisseurs ciblés.

Ce qu’attendent vraiment les investisseurs

Un investisseur ne cherche pas une simple fourchette de valorisation. Il veut avant tout comprendre votre logique, tester votre cohérence, et mesurer votre capacité à piloter une stratégie de croissance rentable.

Voici ce qui fait la différence entre un dossier ignoré… et un projet financé.

De la transparence sur la méthode utilisée

Rien de pire, pour un investisseur, qu’une valorisation opaque. Une simple ligne “2,5 M€” sans explication est perçue comme un signal de manque de préparation.

👉 Ce qu’il attend : une ou deux méthodes claires, adaptées au stade de la start-up, et une explication synthétique dans votre pitch deck.

Une cohérence avec le stade de développement

Les attentes changent selon que vous êtes en pré-seed, en série A ou en phase de scale. Proposer une valorisation DCF sur un MVP ou utiliser un benchmark de licorne sans revenus, c’est courir au refus immédiat.

👉 Ce qu’il attend : une valorisation alignée avec vos KPI actuels, vos projections réalistes, et les benchmarks crédibles de votre secteur.

La capacité à défendre la valorisation

Vous ne serez pas jugé uniquement sur le chiffre, mais sur votre capacité à l’expliquer et à le justifier en situation. Cela prouve que vous comprenez votre business, votre marché, et les enjeux du financement.

👉 Ce qu’il attend : une discussion argumentée, pas une posture rigide. Savoir négocier une valorisation, c’est montrer que vous saurez aussi défendre vos marges, vos prix, vos levées futures.

Une valorisation soutenable à long terme

Une valorisation trop élevée aujourd’hui peut vous piéger demain. Elle crée des attentes irréalistes, fragilise vos levées suivantes, et complique les sorties. Les investisseurs expérimentés privilégient une trajectoire soutenable, pas un “coup” court terme.

👉 Ce qu’il attend : une vision long terme, dans laquelle votre valorisation actuelle s’inscrit comme une étape stratégique, pas une fin en soi.

Glossaire des termes clés

Comprendre la méthode de valorisation d’une start-up passe aussi par la maîtrise du vocabulaire financier et juridique utilisé dans les levées de fonds. Voici les définitions essentielles à connaître (et à utiliser dans vos pitchs).

Valorisation pré-money / post-money

  • Pré-money : valeur de votre start-up avant l’entrée d’un nouvel investisseur.
  • Post-money : valeur après injection de fonds, incluant le capital levé.
    👉 Formule : Valorisation post-money = valorisation pré-money + montant levé

Cap table (table de capitalisation)

Tableau récapitulant la répartition du capital entre les associés, investisseurs, employés (BSPCE), etc. Outil indispensable pour simuler une dilution ou préparer une levée.

SAFE (Simple Agreement for Future Equity)

Outil de financement américain permettant à un investisseur d’entrer au capital plus tard, à des conditions pré-négociées.
➡️ Pas de valorisation immédiate, mais un discount et un plafond fixés.

BSA-AIR

Version française du SAFE. Il s’agit de bons de souscription d’actions émis pour un financement convertible.
➡️ Permet de reporter la valorisation à un tour futur tout en sécurisant l’investissement initial.

Discount rate (taux d’actualisation)

Taux utilisé dans la méthode DCF pour actualiser les flux futurs. Il reflète le risque perçu et les attentes de rendement des investisseurs.
➡️ Plus le risque est élevé, plus le taux est haut.

Multiple

Ratio utilisé dans les méthodes de comparables pour estimer la valeur d’une entreprise (ex. : 6x l’ARR).
👉 Il dépend du secteur, du modèle économique, de la traction.

EBITDA (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization)

Indicateur de performance opérationnelle : résultat avant charges financières, impôts et amortissements.
➡️ Utilisé surtout dans les start-ups en croissance avancée ou pour les comparables.

ARR (Annual Recurring Revenue)

Revenus récurrents annualisés, souvent utilisés en SaaS.
➡️ Base centrale pour valoriser une start-up sur un modèle d’abonnement.

Aspects juridiques & fiscaux

Valoriser une start-up, ce n’est pas qu’un calcul financier : c’est aussi anticiper les impacts juridiques et fiscaux de votre levée de fonds. Ces éléments peuvent faire toute la différence entre une opération saine… et une dilution mal maîtrisée.

Le pacte d’associés : le document qui change tout

Le pacte d’associés encadre les droits et devoirs des actionnaires. Il peut intégrer :

  • Des clauses de sortie préférentielles
  • Des droits anti-dilution
  • Des ratchets (ajustement de prix d’action si la valorisation baisse à la levée suivante)

👉 Conséquence directe : même avec une valorisation attractive, les fondateurs peuvent se retrouver avec moins de pouvoir ou moins de valeur réelle à la sortie.

Les BSPCE : un levier RH… qui impacte la valorisation

Les BSPCE (Bons de Souscription de Parts de Créateur d’Entreprise) permettent d’intéresser les salariés au capital, sans les faire entrer immédiatement dans la cap table.

➡️ Ils représentent cependant une dilution potentielle future, souvent intégrée par les investisseurs dans leur calcul de part.

💡 À retenir : pour valoriser votre start-up, il est important de montrer l’impact anticipé des BSPCE sur la cap table post-levée.

La fiscalité des levées de fonds

La structure juridique choisie peut avoir un impact fiscal non négligeable sur :

  • La fiscalité des plus-values à la revente
  • L’imposition des dividendes
  • Le traitement des apports ou des rachats de titres

Exemples :

  • En SAS, les plus-values sont souvent soumises à la flat tax (30 %)
  • En holding, il est possible d’utiliser le régime mère-fille pour optimiser la remontée des dividendes

👉 Anticiper ces aspects dès la levée peut vous faire gagner (ou économiser) plusieurs dizaines de milliers d’euros.

Structuration capitalistique : une levée ne se fait pas sans stratégie

Holding de tête, SPV (Special Purpose Vehicle), véhicules d’investissement, pool BSPCE, actions de préférence… chaque levée exige une structuration adaptée, juridiquement et fiscalement.

Une valorisation bien pensée prend en compte cette architecture, pour éviter les mauvaises surprises en due diligence.

Conclusion

Choisir la bonne méthode de valorisation d’une start-up ne s’improvise pas. C’est une démarche stratégique qui doit refléter votre stade de développement, votre ambition et la réalité du marché. En combinant les bons outils, une argumentation claire et une structuration solide, vous maximisez vos chances de convaincre les investisseurs… sans vous brader ni vous surévaluer.

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